DANS L'URNE JUSQU'AU COU !
LES PAROLES
Ce vendredi tout est permis
Un jour noir pour vos cartes gold
Ce jour vos cerveaux sont en solde
Frénésie faite ou remboursée
Venez trouver la bonne affaire
Dans notre grand choix d’inutiles
Devenez enfin propriétaires
De toutes vos envies versatiles !
Mais pas de repos pour les braves
On se lève tous pour des emplettes
Qui dit que vous êtes des esclaves ?
Les grandes réductions ça se fête !
Achète sans réfléchir, oh oui, vas y
L’important c’est de consommer
La croissance doit se maintenir
On compte sur ta bonne volonté !
Refrain
Assomme ! Consomme ! En solde !
Désinvolte révolte, ignoble, profonde bêtise de l’Homme
En somme ! Consomme ! En solde !
Désinvolte révolte, ignoble, profonde bêtise de l’Homme
Si vous n’avez besoin de rien
On vend le vide à moitié prix !
Grand déstockage du magasin
Entretuez-vous pour vos envies
Offrez du bonheur à vos proches
Sans peurs, sans peines videz vos poches
Nos rayons à votre service
Promotions qui servent notre vice !
Qui sera toujours là pour toi
Pour réclamer ce que tu dois ? Hey ! Hey !
Bienveillant quasi empathique
Pour gagner un peu de ton fric Casse ta banque et brûle le fric !
Toujours prête à rendre service
Moyennant marges et bénéfices Hey ! Hey !
Qui te permettra de bon cœur
D’acheter à crédit ton bonheur ? Casse ta banque et brûle le fric !
Refrain
Banquier solidaire,
Partage sa galère,
Pour se sortir de la misère,
Il te traitera comme un frère !
Elles promettent à tous leurs amis
Des stock-options au paradis Hey ! Hey !
Et des vacances plutôt sympas
Aller-retour au Panama Casse ta banque et brûle le fric !
D’économie elles sont éprises
Amour passionné de la crise Hey ! Hey !
Qu’elles parviendront à surmonter
En demandant ta charité Casses ta banque et brûle le fric !
Aidez moi s’il vous plaît
J’ai la forme pas très cathodique
Mon écran est à plat
Ma maladie est numérique
J’ai mal au ventre j’ai mal au cœur
Plutôt au tube et au pixel
je voudrais changer de secteur
Un petit cancer de la péritel
Cet Hanouna me fait si peur
J’ai des vertiges dans l’antenne
Quand je l’entends je chope des aigreurs
Si seulement je pouvais changer de chaîne
J’ai la fièvre de l’information
En continue je fais des crises
Je me soigne à grands coups d’analyses
Je crois que je suis incurable
J’en ai déjà tous les symptômes
Je vomis…la propagande de ces notables
Refrain
Un simple poste, de leur propagande le juke-box
Mes spectateurs sans émoi, à coups de masse délivrez-moi
La mauvaise foi est indigeste
Elle paralyse mon décodeur
Et le mensonge est comme une peste
Au moment où sonne 20 heures
J’ai le syndrome du spécialiste
D’experts en tout genre je suis pleine
De virus éditorialistes
Mes anticorps se taillent les veines
Ils ne parviennent pas à guérir
Ces actionnaires, cette gangrène
Je n’ai plus le choix pour m’en sortir
Que d’être toujours hors antenne !
Bonsoir je suis le nouveau prétendant
Une figure connue pour incarner le changement.
Le futur pour vous auparavant déçus
Droite et gauche c’est fini je suis bien au-dessus !
Beaucoup plus proche de Jupiter
Je sais comment devenir prospère,
Mon projet sera une révolution
La démocratie par la mondialisation !
Refrain
En route pour reculer de l’avant !
Marchons à présent et coûte que coûte !
Pas d’opposition en route, en route !
En route !
Je serai celui qui aura le courage
D’enfin dégraisser tous vos vieux rouages.
Libérons le travail de ces contrats, de ces charges
Qui ne laissent pas les patrons ruisseler d’avantages.
Ne restons pas au point mort
L’assistanat ne sera plus notre point fort,
Du passé reprenons le wagon maintenant
Dans ma vision à moi tout s’achète et tout se vend !
Refrain
Depuis tout petit plus je grandis plus on me dit,
Ne fais pas ça ne fais pas ci les garçons ne sont pas ainsi
Et pour Noël pas de dînette
laisse la cuisine à ta sœurette.
On m’a dit sois costaud si tu pleures ça le fait pas trop
Aime bien le foot et les voitures, ne t’occupe pas de la couture
Comme ça tu seras un vrai mâle,
c’est ta vraie nature animale.
Devenir un homme.
Rester dans les normes.
Codes après codes je corresponds à un genre
Être mâle c’est commode pour savoir se défendre
Et si jamais je me découvrais gay
Me l’avouer ? Jamais ! je saurai m’en protéger
Hors de moi les fleurs bleues, les sentiments et les cœurs tendres,
Ces attributs féminins je dois les désapprendre
Indépendants et forts, et bien souvent retords
Un homme un vrai jusqu’à la mort !
Rester dans les normes.
Et je suis….
Refrain
Un homme (un homme) construit pour dominer !
Un homme (un homme) inconsciemment privilégié !
Un homme (un homme) sûr de lui par fierté !
Pas de remise en cause de cette virilité qui fait de moi…
Un homme (un homme) construit pour dominer !
Un homme (un homme) un / con / sciemment privilégié !
Un homme (un homme) sûr de lui par fierté !
Veillant à ne pas critiquer sa masculinité !
Maintenant que je suis un homme un vrai
Ben c’est franchement ce qu’il y a de mieux
Je ferai pas retour en arrière
Dans ce monde je suis presque un dieu
On me paye pas moins pour un taff
On s’en fout que je veuille faire des gosses
Pas besoin de mettre des baffes, aux siffleurs des rues ces boloss
Je peux me permettre 2-3 blagues grasses, l’humour ça passe
Même si je l’admettrai jamais,
J’ai ma fierté mais je suis quand même bien content
De faire partie des dominants
Devenir un homme.
J’ai trouvé mon identité.
Hommage aux familles des vitrines
Qui un 14 juin furent victimes
D’un moment de furie joyeuse
D’une troupe encagoulée, hargneuse
Armée de pierres comme mitrailleuse.
Des saltimbanques vêtu.e.s de noir
Pour signifier que leur espoir
De voir la balle changer de camp
Se construit grâce à un élan
Des plus violents diront certains
Dommage car cet hommage est bien
Rendu aux maîtres des magasins
Aux familles des vitrines !
Hommage à celles qui ont rendu
A la demande de la rue
Une infime partie de leur dû
En accueillant sur leur vitrage
La rage peinte en divers adages
Tel une poésie sauvage
Aux familles des vitrines !
Hommage aux familles des vitrines
Mortes au nom de cette doctrine
Qui dit que la fin de l’oppression
Passera par la destruction
De quelques vertueux symboles
De la domination.
Elles qui n’ont jamais rien volé
Dans les vies des plus argentés
Argent jeté, engendrant
Un déséquilibre croissant
Faisant la fierté des voleurs, des possesseurs, des profiteurs
De ceux qui mangent l’argent du beurre
Aux familles des vitrines !
A toutes les vitrines vandalisées
Qui pleurent leurs copines martyrisées,
Traumatisées ! Épouvantées !
Supposons sans ambages
Qu’à force de naufrage
De vols à l’étalage
De sabotages et de carnages !
Vous briser devienne un hommage
Aux familles des vitrines !
Mes parents m’appelèrent Baptiste
rapport à un certain St Jean
Catho presque pas intégriste
Je faisais la prière en mangeant
Tonton Marie Tata Jésus me surveillent depuis le berceau
Paraît que j’irai en enfer si jamais je dis des gros mots
Et sans prévenir Monsieur le curé
Prêcheur bigot fanatisé
Mis dans ma main son crucifix
Qui pointe vers le ciel, il se durcit
Il se durcit… Il s’agrandit… Il s’élargit…
Hum… You touch my crucifix.
Lololololo Alléluia !
J’essayais de devenir musulman
paraît qu’ils étaient plus sérieux
Grande robe et barbe de 20ans
Père-Noël au look hasardeux
A genoux par terre cinq fois par jour
J’écoute les tours qui déblatèrent
Pas d’alcool ni de saucisson
Moi j’aime les deux j’ai l’air d’un con
Puis voila que le chef des barbus
Salafiste à tendance obtus
Veux que je parte rejoindre Allah
Sans mes jambes mes mains ni mes bras
Lololololo Allah akbar !
Je deviens ensuite juif quelques temps
La kippa m’allait comme un gland
Que j’ai failli perdre d’ailleurs
Prépuce taillé au sécateur
Pas mieux du côté de Bouddha
Perdu, reclus au nirvana
Ni au panthéon des hindous
Tant d’esprit que j’en deviens fou
Les rastas m’en ont fait voir
De toutes les couleurs quelle histoire
Petit, blanc à dreads et homo
Je finis cloué sur un poteau
Alors après mûre réflexion
Sur les cultes et leurs conditions
Je trouve enfin ma voix bénie
Je suis athée Dieu merci !!
Lololololo Alléluia !
Lololololo Allah Akbar !
Lololololo Rastafari !
Lololololo Très peu pour moi !
Aux armes citoyens, si vous cherchez un emploi
Sachez que dans mon métier on recrute à tour de bras
Pour sortir de la galère, sortir de la misère
Je vous offre un vrai salaire.
Vous aurez pour mission, sans poser de questions,
D’abreuver de sang impur, une multitude de sillons.
Sous les drapeaux, fusils au clair et rangs serrés
L’étendard sanglant vous lèverez
Et du Mali au Rwanda
Vous devrez mugir vous féroces soldats !
Refrain
Hohoho… Amour sacré de la patrie
Hohoho… Synonyme de barbarie
Hohoho... Amour biaisé de la patrie
Hohoho... Synonyme de tyrannie
Allons enfants de mes parties
Le jour de gloire est bien fini
Vous entendrez dans les campagnes
Mourir les fils et les compagnes.
Grâce aux balles de vos fusils, aux bombes de nos amis
Vous serez les gardiens de nos colonies
Vos cibles serviront nos intérêts financiers
Vous serez la milice donnant droit de piller !
Enfants violés, femmes tuées ne craignez pas la haine
Que vous susciterez par le meurtre ou la gégène
Car en récompense de tous vos exploits
Votre uniforme sera votre passe-droit !
Refrain
Hohoho… Amour sacré de la patrie
Hohoho… Synonyme de tyrannie
Hohoho… Amour biaisé de la patrie
Hohoho… Synonyme de barbarie
Avant quand j’avais mal quelque part je prenais un médecin au hasard,
Maintenant faut que je compte le moindre dollars… ET MERDE !
Y avait même des lieux géniaux et puis gratuits, les hôpitaux,
Maintenant ça me coûte la peau du dos… ET MERDE !
Avant je pouvais voyager de gare en gare sans me ruiner,
Maintenant ça me coûte mes deux pieds… ET MERDE !
Parait même qu’y avait des gares jusqu’au fin fond de la Haute-Loire,
Maintenant y a même plus d’autocars !
Refrain :
Privatisé ! Service ruiné !
Avant je pouvais mettre à l’école mon gamin pour trois fois rien,
Maintenant c’est plus dans mes moyens… ET MERDE !
Parait que l’élec’, le gaz et l’eau, étaient payés par mes impôts,
Maintenant je me lave plus qu’au ruisseau… ET MERDE !
Avant je pouvais manifester, maquillé, déguisé, grimé ;
maintenant je risque de me faire embarquer… ET MERDE !
Et si je me faisais casser la tête, par un flic un petit peu trop bête,
C’est pas moi qui prenais perpète !
Refrain
Syndicalistes très à l’aise
Pour le défilé des merguez
En direction du barbecue,
Buvez un coup, rentrez chez vous !
J’adore voir tous les cocos
Plus proches des noix que des prolos.
Pour 3% aux élections,
Plus question de révolution !
Et tous ces prêtres aux drapeaux noirs,
Les prêcheurs de la liberté,
Qui t’enverront au purgatoire
Si Proudhon t’a pas inspiré !
Vive la Palestine ! …En buvant du Coca.
Sauve l’Amazonie ! …Et le Nutella.
Combattons le capitalisme après un p’tit FIFA!!!!
Refrain
Les preneurs d’otages, faignants assistés !
Chantant des adages, jamais renouvelés !
J’aime vos banderoles, et tous vos slogans !
Nos forces de l’ordre, vous casseront les dents !
Les écolos me font sourire,
Ces protecteurs de la nature
Qui crient au désastre à venir
Au volant de leur voiture !
Le féminisme me ravit,
Ces jolis minois en colère
Qui luttent pour garder à vie
La même moustache que ma grand-mère !
Ainsi mes très chers militants
Écoutez très attentivement
Et faites surtout attention !
Non à la surveillance ! …De mon Iphone3.
Vive la décroissance ! …Et un McDo bien gras.
Mon t-shirt « anarchie » est fait par un enfant chinois !
Refrain